REC. La re-collection. En quelques mots, il s’agit d’une nouvelle visite. Un regard nouveau sur une partie de ma collection personnelle, de 2006 à aujourd’hui (les photos des années précédentes ne sont pas d’assez bonne qualité pour se prêter au jeu). 31 348 photos dans le panel, pour être précis.
Toutes les photos ne seront pas ressorties, loin de là (photographies de soirée et nus seront gardées bien loin d’Internet), mais certaines passées injustement sous silence, certaines méritant un regard nouveau, d’autres demandant à être sublimées, filtrées, recolorisées (ah, les photos prises en noir et blanc qu’il faut revoir manuellement)… retrouveront ici une seconde vie.
REC marque le début d’une approche que je souhaite différente. Un tournant, une nouvelle vue de et à travers la photographie.
Toutes les photos présentées seront agrémentées d’anecdotes, d’informations sur la prise de vue, pour donner vie à ces clichés inertes. J’espère que vous prendrez autant de plaisir à découvrir ou redécouvrir ces photos que j’en ai eu à les revisiter.
Chaque semaine, une nouvelle photo sera publiée. La photo de la semaine précédente trouvera sa place dans ma galerie Flickr.
REC. Acte 1. Scène 1.
Perception
Bordeaux, rive droite, le 8 janvier 2006, 15:39:02.
Seconde année d’IUT à Bordeaux. Un froid glacial enveloppait la ville. Une atmosphère bleue et dénuée de sensibilité, quelques jours avant que ne tombe la neige.
Déjà adepte de la rive droite, je cherchais le calme et un instant pour moi-même de ce côté de Bordeaux, quand je me suis retrouvé face à cette goutte. Capturée à l’époque, cette photographie était restée dans l’ordinateur, sans doute pour son manque d’intérêt apparent.
Plus de quatre ans plus tard, l’humeur est différente, la lecture l’est autant. La goutte revêt une dimension toute autre. Je m’y vois. Sorte de brin de solitude dans un environnement complexe qui semble sans limite et qui submerge, je me sens comme elle. Rien n’est net, défini, précis ; et pourtant, derrière ce flottement, une réponse apparaît nette et précise. Derrière cette instant comme figé, cette suspension, l’image est claire. Il suffit de savoir la lire. Ce n’est qu’une question de point de vue. De perception.