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« Plus tard, je serai photo-journaliste… ». C’est ce qui m’est passé par la tête à quelques mètres, minutes, du sommet…

Rencontre avec Mongo-mo-Ndemi, comme l’appellent les Bakweris. Ascension de la « Montagne des Dieux ». Mont Cameroun, volcan actif, culminant à 4 095 mètres, plus haut sommet de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique Centrale.

 

Rapide vue coup d’œil sur l’itinéraire enregistré pendant la randonnée… 11 kilomètres, 3 135 mètres de dénivelé positif (qu’il faut forcément redescendre ensuite)… En bref, pas que du plaisir :)

 

Jour 1
Une grimpée de 2 000 m

Départ de Douala à 5 h 45, direction Buea, ancienne capitale du Cameroun, au pied du mont et ville de départ de l’ascension.
Le temps de discuter avec Ferdinand, gérant du bureau des guides, de rencontrer Francis, celui qui nous amènera au sommet… l’attaque débute à 8 heures.

Première partie, un peu moins de trois heures de forêt tropicale. Verte à souhait, luxuriante, bruyante…

« Take nothing but pictures. Leave nothing but footprints ». Si seulement…

On se sent souvent petit dans cette forêt…

… sous des arbres aux formes complexes qui dessinent une architecture très souvent imposante et chaotique.

10 h 43. Enfin sortis de cette forêt, un mur vert et gris se dresse devant nous. Une pente dont la fin est noyée dans la brume. 45° de pente, au minimum. Il va falloir s’armer de courage.

Avec les traces GPS récupérées lors de la randonnée, je découvre ce soir que ce formidable morceau de grimpette fait approximativement 1,8 kilomètres. 1,8 kilomètres avec une pente de plus de 45°, je me demande comment on a pu la monter :o .

Et là, c’est le drame…

Au début de la côte se trouve le second refuge, à 2 270 mètres. J’y croise là un des deux seuls animaux que j’ai pu voir pendant tout le parcours… je n’ai pas arrêté de me demander ce que cet oiseau pouvait bien faire ici, seul…

Les mystères brumeux. Quand un pan d’humidité se retire, c’est souvent pour démoraliser en dévoilant un autre bout de pente…

On devine en bas à gauche la forêt, puis la pente grandissante du volcan…

On se perd dans l’immensité…

… on observe le monde depuis un angle nouveau, on se sent comme des anges…

… et l’on tombe des nues devant des figures de singularité. Beautés isolées. Moment d’égarement de l’esprit.

14 h 12. Nous arrivons enfin au refuge où nous passerons la nuit, avant d’attaquer le sommet.

De bois et de tôles, l’endroit est précaire mais nous protègera. À cette altitude, la température nocturne tombe en dessous des 10°C.

Les randonneurs griffonnent sur les tôles du refuge, immortalisant ainsi leur passage. Drôle de sensation d’être entouré. Je me suis senti en lien avec ces noms que je ne connaissais pas. Nous avions un but commun.

Soirée spéciale à 2 840 mètres : 30ème anniversaire de mariage pour mes parents ! Petits gâteaux, bougies…

… et le facteur a même monté une carte des quatre enfants… :)

La nuit tombe tôt sur le flanc Est du volcan…

19 h 15, les dernières lueurs du Soleil disparaissent derrière la crète que nous devrons franchir demain. Les étoiles naissent…

… et illuminent le ciel en quelques minutes. J’aime.

En regardant vers l’Est, les grandes villes dévoilent leur activité nocture. Au pied du mont, Buea, tout au loin, Douala.

Jour 2
Jusqu’au sommet, et tout en bas à l’Océan

Réveil à 4 heures, début de marche à 5 heures. Frontales allumées, un nouveau mur se dresse devant nous. Il faut grimper. Direction le 4ème refuge, à 3 770 mètres, puis le sommet du Mont Cameroun !

5 h 15, le Soleil se lève et commence à éclairer doucement notre marche…

7 h 33, arrivée au dernier refuge. Les paysages changent. Ici, tout est beaucoup plus dur, austère. La verdure laisse place aux roches volcaniques noires, aux mousses et autres plantes résistantes.

En continuant vers le sommet, le vent se lève, la brume s’épaissit. Nous sommes en plein courant d’air, plein nuage. La température tombe, maintenant négative au ressenti, et les gouttelettes qui se déposent sur nous commencent à cristalliser…

Désert. Le vent, le froid, l’altitude (et la baisse du taux d’oxygène) forcent le décors à s’adapter. Plus de verdure, quelques touffes parsemées. Plus de roche, du gravier volcanique.

Malgré les conditions, j’ai continué à photographier et filmer, au péril de la vie de mes doigts (non OK, quand même pas, haha, mais le froid les engourdissait en dix secondes et rendait impossible les opérations). J’ai quand même filmé les derniers mètres de montée et l’arrivée au sommet, 4 095 mètres.

8 h 25, bienvenue sur le toit d’Afrique Centrale et d’Afrique de l’Ouest.

//www.youtube.com/watch?v=zmf9CeRThMc

Quelques secondes de film, et le froid fait se recouvrir de givre le filtre de mon objectif…

8 h 27, petit message au sommet… :)

Quelques minutes, et nos guides nous pressent de redescendre. Le froid est vraiment douloureux au sommet. Chemin retour, cœur léger de l’accompli.

Mongo-mo-Ndemi, Montagne des Dieux

Je prends même le temps de m’éloigner et profiter un peu (un peu, il ne faut pas faire d’excès à cet endroit).

Retour au 4ème refuge, 9 h 06. Liste des âmes passées…

Descente vers le 3ème refuge…

… retour à la verdure…

… la pente est aussi forte qu’à la montée, il faut s’accrocher…

… et retour au second refuge (13 h 06), juste avant la forêt. Petite photo du groupe. Christian, William, Paul, Samuel, Francis, Christine et moi.

Dernière grosse descente…

… et entrée dans la dense forêt. Il est 13 h 46.

Au fur et à mesure, une brume apparaît et se fait de plus en plus dense…

… donnant à voir un spectacle encore différent d’à l’aller.

Instants de magie.

Instants d’émerveillement.

Retour à la ferme marquant le début et la fin du parcours. Il est 16 h 45.

Retour en centre-ville de Buea, poignées de mains, et nous partons pour Limbe nous reposer…

… et célébrer l’anniversaire et notre victoire sur le Mont Cameroun.

Jour 3
Les pieds dans l’eau

Réveil à Limbe. Direction la plage, pour un petit moment de détente…

Nous reprenons la route de Douala dans l’après-midi.

Si vous avez lu l’épisode précédent, vous savez qu’une coulée de lave de 1999 a coupé une route près de Limbe. En voici la photo :) .

Sur la route…

Sur la nouvelle route de Bonabéri, entre Mutengene et Tiko.