Olympiades des Métiers [Webdesign] : bilan des finales nationales

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Voilà ! Les finales nationales des Olympiades des Métiers (WorldSkills) sont passées. Un petit retour sur l’événement, à peu près à chaud.

4ème … quatrième … Voilà, je termine quatrième de la compétition en Webdesign. Un petit retour en profondeur est nécessaire afin de vous retranscrire cette expérience inédite !

Amiens, la Mégacité :: L’organisation des finales nationales des Olympiades des Métiers fut confiée pour ces 39ème olympiades à la région Picardie, et plus particulièrement Amiens et sa Mégacité, ce gigantesque complexe proposant 35.000m² de surface pour exposition, un grand auditorium, salon VIP, restaurant … bref, de quoi bien s’amuser. L’accueil y fut excellent et la première vision des lieux promettait de passer de bons moments. L’aspect financier et le sponsoring se sont également fait sentir, que ce soit en passant devant les stands de mécanique automobile pour lesquels Renault avait apporté des voitures et poids-lourds destinés aux épreuves, ou devant les imposantes et impressionnantes machines des tourneurs. La qualité était au rendez-vous, afin de permettre à chacun d’exercer son métier avec excellence.

Les Olympiades ::
[ mercredi 28 mars ] Cette première journée a été principalement destinée à préparer chacun des candidats aux jours suivants. Au menu : découverte de la Mégacité, prise en main du matériel dans chaque métier, rencontre avec les experts et jurés … Un petit saut à l’hôtel (à Beauvais) pour déposer les bagages, puis retour à Amiens pour la cérémonie d’ouverture officielle. Les hostilités ont démarré à ce moment précis, avec la première confrontation directe entre les différentes régions présentes par les cris de guerre et les chants clamés dans le but de mettre la pression à chacun, dans un esprit compétitif – mais toujours bon enfant. Les 650 candidats ont donc rempli (avec l’aide des membres de région, des experts, des jurés et du public) l’intégralité du Coliseum d’Amiens, afin de démarrer en fanfare la fête d’un soir puis les 3 jours de compétition.

[ 29 mars – 1er avril ] Ces trois journées ont vu s’affronter la quarantaine de corps de métiers, sur des épreuves souvent très pointues et demandant le maximum de concentration et d’expertise. De la miroiterie à la couture, du paysagisme à la construction de routes, l’excellence était le maître-mot pour chacun des compétiteurs.

Les Olympiades de Webdesign :: À croire que les cordonniers sont les plus mal chaussés, les webdesigners se sont retrouvés un peu à l’écart, à quelques pas des soudeurs, fraiseurs, tourneurs et chaudronniers (entre autre) histoire de se mettre dans l’ambiance sonore adéquate. Ajoutons à cela le matériel désuet, l’excentricité du stand et sa disposition. Voilà pour les quelques points négatifs. De l’autre côté, le bel aspect de ces Olympiades a été de pouvoir communiquer au public notre métier et expliquer la passion qui nous habite. L’écran et le vidéoprojecteur nous ont permis de présenter ainsi divers travaux interactif, dont notamment une application se bâtissant en réaction avec le souffle du public présent dans un micro, application qui a été appréciée. Ce fut vraiment une très bonne expérience de dialoguer avec une foule diverse (de la primaire aux adultes, de 7 à 77 ans) sur ce métier assez méconnu et souvent obscur pour la plupart des visiteurs que nous avons croisé.

Quelques mots à propos du sujet. Comme pour les régionales, le sujet fut déconcertant : « Mers et Océans. Ce site a pour but de sensibiliser les internautes à la préservation de l’environnement du monde maritime ». Ma première réaction : « Ouatch ! ». En continuant la lecture du sujet, tout n’a fait que s’empirer : photos inappropriées à dialoguer sur la sensibilisation, un contenu textuel déprimant (articles de Wikipédia). Allez sensibiliser les gens en leur disant « Définition : Le terme de mer recouvre plusieurs réalités. Grande étendue d’eau salée … » sur la page d’accueil. Restait à créer le logo, la charte graphique, les maquettes, les animations et les pages définitives … en 10 heures seulement. Seconde réaction donc : « Gargalaga ! » (certains reconnaîtront l’expression).

Mon résultat :: Hop, la transition est parfaite. Le but de l’opération a donc été de travailler très vite et excellemment bien. Je pensais bien maîtriser la situation, et j’étais plutôt confiant quant au résultat qui allait en découler. J’ai axé ma communication sur la sensibilisation par le choc, élément fonctionnant le mieux aujourd’hui (exemple pris sur les spots de la sécurité routière). Je m’en suis donc plutôt bien sorti, malgré l’appréhension causée par le manque de cohérence des éléments proposés par l’expert dans son sujet. Une fois le travail terminé (avec plus ou moins de difficultés), il ne restait qu’une formalité : présenter le projet au jury et au public. Une soutenance en somme. Excepté que pour terrain de jeu, nous avions eu accès à l’amphithéâtre Jules Verne, la plus grande salle de la Mégacité (voir miniature un peu plus haut, à droite) : 1.000 places, méga vidéoprojecteur pour une image de 15 mètres de large, micro HF … que de l’inédit pour me ravir ! J’ai correctement réussi à appuyer les points forts de mon projet, en conception, marketing, graphisme et développement. Tout semblait aller au mieux.

L’annonce de ma quatrième place en milieu de soirée a donc soulevé pas mal de question et a suscité un grand étonnement pour moi et mes collègues et concurrents. Cette place, bien qu’honorable pour le jeune de 20 ans que je suis, nous a amené à remettre totalement en question le système de notation très obscur. Cela reste aujourd’hui un point que je souhaite éclaircir avec l’aide de l’expert et du jury.

Réactions :: Ma déception face à cette défaite assez obscure ne m’a pas empêchée de profiter de l’après-cérémonie de clôture, une gigantesque fête organisée avec les 650 candidats, les jurés, membres régionaux et le public. Le champagne a coulé à flot à la grande joie de tout le monde, et le relâchement général était de mise après ces 3 jours d’épreuves. Chacun était heureux, toutes les tensions entre candidats ou régions avaient définitivement disparu. Le retour à l’hôtel fut difficile pour certains. Le dimanche, et dernier jour, fut la dernière occasion de profiter de la Mégacité à laquelle les régions sont passées récupérer les différents matériels des candidats. Ce fut également le moment des séparations des candidats, parfois assez difficile, car au-delà de la compétition, les Olympiades sont avant tout un grand moment humain, permettant de lier de nombreuses connaissances, et d’affirmer celles existantes au sein des corps de métier. Je salue à ce propos chaleureusement mes webdesigners que sont Timothé (1er, Bretagne), Toni (2e, Pays de la Loire), Mélina (3e, Nord-Pas-de-Calais) et Robin (5e, Centre), entre autre. Un bonjour aussi à tous les candidats Limousins qui m’ont accompagné durant ce voyage et avec qui j’ai passé d’excellents moments.

Conclusion :: Malgré cette quatrième place, je garde un excellent souvenir de ces jours passés en Picardie : la complexité et l’engouement de cette compétition, les merveilleux moment passés avec mes collègues webdesigners et mes amis limousins, la fascination éprouvée des minutes écoulées à regarder les compétiteurs exercer leur métier dans la voie de l’excellence et le dialogue avec le public. Je tiens aussi à remercier les différentes personnes de la région qui nous ont encadrées et soutenues minute après minute lors de ce séjour en territoire picard. Merci beaucoup à tous et encore félicitations à Tim, Toni et Mélina pour leur podium !

Ces Olympiades des Métiers resteront longtemps gravées dans ma mémoire ; expérience unique et extraordinaire.