Retour sur ma deuxième participation au marathon-photo FNAC de Bordeaux. Cette année Jérémy, compagnon du dernier stage photo, est mon binôme. Ça promet !
Samedi, 9h00.
Je rejoins Jérémy devant la FNAC. Il est encore tôt, nous sommes quasiment les premiers sur place. Largement le temps d’aller boire un café, papoter un peu de nos vies, et nous rejoignons les nombreuses équipes. 300 équipes cette années, jusqu’à 600 participants donc. Challenge. Petit discours de bienvenue, et le premier thème est annoncé.
Samedi, 11h00. Thème #1 : « Art(s ?) et recoin(s ?) ».
Chauffés à blanc, l’idée nous vient en 30 secondes : de l’art urbain, forcément. Pourquoi ne pas utiliser la ville comme support ? Nous partons à la recherche de ces « recoins », des lieux méconnus de Bordeaux, car oubliés ou mis volontairement de côté. Nous en visitons quelques-uns du côté de Saint-Pierre, Saint-Rémi, avant de trouver NOTRE lieu, juste en face.. de la FNAC 
Nous sommes suivis depuis la dernière ruelle par Pauline, qui couvre l’événement en vidéo pour FNAC Live !. Questions, bout de tournage, elle nous accompagne, et nos idées ont l’air de lui plaire (cool !).
Quelques minutes de recherche, et nous trouvons Violette, étudiante à la Fac des Beaux-Arts. Elle accepte gentiment de nous aider dans notre ouvrage. L’idée est de présenter une œuvre connue dans cette ruelle : la Joconde. Nous commençons à la craie, nos terminons au feutre (à la craie. Aucune dégradation souhaitée, tout doit disparaître « naturellement »).
Violette nous dessine une fabuleuse ébauche de la Joconde.
En bons non-artistes, nous… repassons les traits au feutre
Violette à l’œuvre.
Il faut trouver un public, nous glanons quelques personnes faisant leur shopping (habillés de hauts foncés, pour ne pas attirer l’œil sur l’extérieur). « Ne bougez plus, c’est dans la boîte !! ».
Il faut réfléchir à une deuxième photo pour ce thème. Vu le temps restant, nous nous séparons. Je décide de rester dans un dessin à la craie, inspiré des incrustations urbaines que j’ai pu voir auparavant. Un petit brin de nature, les pieds dans l’eau (comme mon bermudas à la fin du crayonnage).
Samedi, 14h00. Thème #2 : « Le Bordelais ».
Inspiration.. inspiration.. où es-tu ? Bon, le thème est vraiment ouvert, et ne nous parle pas vraiment. Nous avons un peu de retard, nous décidons de boucler celui-ci au plus vite pour passer au suivant.
Qu’est-ce qui caractérise un bordelais ? Hum. Nous choisissons le VCUB, dernier arrivé dans la famille des transports de l’agglomération. Les quais bien fréquentés (d’habitude) serviront de décor. Filtre moyen pour une longue pose en plein jour. Hop. Next !
Samedi, 17h00. Thème #3 : « On the rocks ».
Aaaaah, ça c’est cool ! Un thème intéressant, et nous sommes cloisonnés sur la rive droite pour le couvrir. Plus que de rester sur des glaçons, nous prenons le pied de traiter le thème façon rock pur-et-dur.
Cette approche nous donne immédiament le lieu : la caserne Niel. Une caserne militaire abandonnée il y a quelques années, squattée un temps, puis complètement ravagée, taggée et maintenant vide. Nous nous y rendons au pas de course.
Très content d’avoir acheté ces peintures fluo jaune et orange, nous les dégainons pour un pur moment de… grand n’importe quoi ! Totalement déjanté. Le plus drôle est que Pauline, maintenant notre amie camérawoman FNAC, nous a rejoint dans ce lieu paumé et délabré pour nous filmer. Petite interview, puis making-of dans le lieu, la phase de peinturlurage et les sauts. Très bon moment.
Photo finale.
Photo post-séance.
Nous descendons ensuite au rez-de-chaussée, complètement plongé dans le noir. Quelques tests avec de la peinture phosphorescente sur les murs, peu convaincants (il faudrait une meilleure installation lumineuse). Je m’amuse à voir mes doigts luire dans l’obscurité. L’idée me vient alors : pourquoi ne pas « être » lumineux ? Un truc un peu glauque. Je remplis ma main gauche de gouache phospho.. et splatch sur le visage. Quelques coups de flash pour charger la peinture, et shoots.
Les joies de la gouache phosphorescente.
Nous rendons les photos à l’Alcazar, bar sur la place Stalingrad, et profitons un peu du soleil couchant pour faire un petit point sur cette journée. Trois thèmes passés, encore deux à suivre. Petite bière en terrasse.
Samedi, 20h00. Thème #4 : « Scènes nocturnes ».
La nuit pour couvrir ce thème.. très ouvert.
Nous rejoignons des compagnons de photo, Yann et son frangin, pour un petit burger + pinte, avant de reprendre la route. Il faut reprendre des forces. Jérémy s’endort doucement, je demande sur coup d’humour à la serveuse de passer Eye of the Tiger, pour réveiller mon binôme. 3 minutes plus tard, Survivor résonne dans le pub. Haha !
Un petit café et nous réfléchissons à ce que nous pouvons faire sur ce thème. Chacun son idée : je vois la chose sous un angle théâtral, Jérémy sous celui de la vie nocturne.
Place du Palais, des couples d’amis avec enfants sont prêts à partir (il est déjà 22h30 passées). Je les interromps dans leur départ, leur présente mon idée. Les enfants sont pour beaucoup dans le fait qu’ils aient accepté. Mise en scène, photographie. « Ciel, mon mari ! ».
Ciel, mon mari !
Nous partons ensuite pour les quais des Chartrons, jouer un peu dans le parc des enfants. Toboggan, tourniquet.. nous essayons pas mal de choses. Lightpainting sur le toboggan. Une dizaine d’essais ont été nécessaires pour le novice que je suis (et pour obtenir un résultat digne du dessin d’un enfant de maternelle
La fatigue nous consume (elle nous a gagné il y a quelques heures déjà). Nous décidons de rentrer pour reprendre des forces.
Dimanche, 9h30.
Retour à la FNAC, petit déjeuner, croissants, cookies, café offerts par l’organisation. Miom. Nous discutons entre collègues photo-Flickériens de la veille. Beaucoup de rires.
Dimanche, 10h00. Thème #5 : « L’art dans la ville ».
Nous nous regardons. Un air de déjà-vu ce thème. Réchauffé ?
Bon, bien décidés à ne pas tomber dans un bis repetita, nous cherchons un angle nouveau. Comme nous l’avons expliqué dans l’interview de clôture à Pauline, l’idée a été de voir Bordeaux comme une œuvre en grand. La ville entière est un tableau. À nous de trouver des détails innocents et intéressants qui reflètent sa beauté dans sa forme la plus simple.
Nous retournons au parking de La Bourse que nous avons visité hier. Très récent, complètement taillé dans la pierre, restée apparente, éclairé sublimement (pour un parking).
Quelques photos, puis nous ressortons pour continuer notre promenade de recherche. Grand tour du centre-ville. Nous passons par les jardins de l’Hôtel de Ville, où nous recroisons l’équipe de Yann. Rapide décision d’aller profiter du soleil sur la place Pey Berland en dégustant un petit verre de Saint Émilion.
Détail sur le très beau et très controversé crocodile des jardins de l’Hôtel de Ville.
Il est l’heure de se diriger vers la Cour Mably, dernier lieu de décharge des photos. Un petit buffet nous y attend. Nous y faisons quelques connaissances en sirotant un verre de rouge.
Dernière interview avec Pauline, à la toute fin. Clap.
Photographies © Jérémy Boyer & Bérenger Zyla